Au temps fixé, tous les abbés/abbesses se réunissent ensemble ; ils traitent alors du salut de leurs âmes et de celles des frères/sœurs qui leur sont confiés; ils prennent des dispositions si, dans l'observance de la sainte Règle ou de l'Ordre, quelque chose est à amender ou à faire croître; ils ravivent entre eux le bien de la paix et de la charité; ils œuvrent au maintien du patrimoine de l'Ordre ainsi qu'à la conservation et à l'accroissement de l'unité. (C.77)

vendredi 16 septembre 2011

16 SEPTEMBRE 2011

Aujourd’hui encore, le soleil est bien présent au-dessus de la ville d’Assise avec une température qui tourne autour de 33c. Le beau temps n’empêche cependant pas les capitulants de reprendre leur travail quotidien.

À l’Eucharistie du matin, présidée en allemand (lectures et oraisons) par Dom Antonio d’Olenberg, nous faisons mémoire des saints Corneille et Cyprien; nous profitons de sa présence en séance plénière pour souhaiter une bonne fête patronale à Dom Cyprien, actuellement Supérieur ad nutum à Ava, aux États-Unis.

Après les annonces habituelles du matin, Dom Eamon entame la première d’une série de conférences qui sera dispensée aux capitulants sur le thème de la formation. Intitulée « La Formation du Supérieur », la conférence de notre Abbé Général est très succincte et admirablement enracinée dans la Règle de saint Benoît.
Dans la première section, Dom Eamon nous rappelle que « l’abbé est un moine et ne cesse pas de l’être lorsqu’il endosse le ministère d’abbé ». À l’instar de tous ses frères, il est appelé à vivre une vie évangélique authentique sous la conduite de la Règle et en conformité aux valeurs monastiques dont elle est porteuse de manière à « devenir une personne qui aime en vérité ». Parmi ces valeurs, Dom Eamon souligne à juste titre la « crainte de Dieu », laquelle constitue une « disposition fondamentale pour quiconque tient une position de responsabilité dans la communauté. La crainte fait appel à la gratitude et à la reconnaissance pour ce qui nous est donné par Dieu; vécue dans la foi, elle « détermine nos relations avec les autres et avec les choses ». Elle est cette attitude qui rend possible le don de soi jusqu’au bout

En contrepartie, l’abbé se distingue des autres moines par son travail, lequel consiste essentiellement à construire et à être au service de sa communauté. En ce sens, l’abbé doit se rendre disponible aux frères « plutôt que de présider sur eux, plaçant en premier la volonté du Père dans sa vie ainsi que le don de lui-même au service des autres ». Moine avec ses moines, l’abbé se laisse former et transformer « à travers le vécu quotidien de la vie communautaire »; c’est de cette façon qu’il peut exercer son « ministère d’attention ».

Conscient des tensions et contraintes inhérentes au service abbatial, l’Abbé Général énumère ensuite une série de défis auxquels les Supérieurs sont aujourd’hui confrontés : « éviter les préférences personnelles en favorisant les esprits d’opinion semblable et les personnes qui se rangent derrière ses propres manières de voir », « s’adapter aux tempéraments des autres » plutôt que d’attendre que ce soit les autres qui s’adaptent à nous », « placer le bien des âmes avant les considérations matérielles », « se souvenir que l’abbé est appelé à prendre soin des âmes malades et non pas seulement des âmes en bonne santé », « reconnaître ses limites », « savoir comment guérir ses propres blessures » et « éviter l’orgueil » de celui qui connaît tout et qui peut sauver le monde.

Afin de surmonter ces défis, Dom Eamon reconnaît l’importance pour les Supérieurs d’être accompagnés par une personne qualifiée sur le plan professionnel ou spirituel, de garder humblement une grande ouverture dans l’apprentissage d’eux-mêmes, ce qui peut parfois signifier « dire que nous sommes désolés », de surmonter le découragement et le désenchantement face aux difficultés de la charge abbatiale en se rappelant que le service de l’autorité est un acte d’amour, de croire en son appel et y répondre, d’être transparent dans ce qu’ils vivent et se souvenir que leur service comme abbé ou abbesse se terminera un jour! Ce qui est plutôt encourageant!

Par les nombreuses interventions et échanges qui suivent la conférence, il est clair que l’intervention de notre Abbé Général fut grandement appréciée. Après la pause, les capitulants sont invités à faire un retour sur la Conférence en Commissions Mixtes.

En après-midi, un vote est pris concernant la Confirmation des Actes des Chapitres Généraux. Par une bonne majorité, les deux Chapitres demandent à ce que cesse la Confirmation des Actes. Après avoir lu le Rapport de la Commission de droit, les capitulants retournent à leur travail en Commissions Mixtes.

f. Martin
Val Notre-Dame
Délégué de la Région CAN